Je vais vous raconter comment l’Empire est mort.
L’Empire de Bohen, le plus puissant jamais connu, qui tirait sa richesse du lirium, ce métal aux reflets d’étoile, que les nomades de ma steppe appellent le sang blanc du monde. Un Empire fort de dix siècles d’existence, qui dans son aveuglement se croyait éternel.
J’évoquerai pour vous les héros qui provoquèrent sa chute. Vous ne trouverez parmi eux ni grands seigneurs, ni sages conseillers, ni splendides princesses, ni nobles chevaliers… Non, je vais vous narrer les hauts faits de Sainte-Étoile, l’escrimeur errant au passé trouble, persuadé de porter un monstre dans son crâne. De Maëve la morguenne, la sorcière des ports des Havres, qui voulait libérer les océans. De Wens, le clerc de notaire, condamné à l’enfer des mines et qui dans les ténèbres découvrit une nouvelle voie… Et de tant d’autres encore, de ceux dont le monde n’attendait rien, mais qui malgré cela y laissèrent leur empreinte.
Et le vent emportera mes mots sur la steppe. Le vent, au-delà, les murmurera dans Bohen. Avec un peu de chance, le monde se souviendra.
Une vraie pépite !
Après avoir beaucoup aimé Le Sorceleur d’Andrezj Sapowski, j’ai décidé de continuer dans la Fantasy en enchaînant avec la lecture du roman Les seigneurs de Bohen d’Estelle Faye. Je connaissais cette autrice depuis longtemps, mais je n’avais jamais eu l’occasion de la lire. Comme la quatrième de couverture était très séduisante, je n’ai pas hésité à me lancer.
Les premiers chapitres m’ont fait l’effet d’une douche froide ! J’ai mis presque deux semaines pour venir à bout des cent premières pages. Je n’arrivais tout simplement pas à m’intéresser aux personnages et je ne voyais absolument pas où l’autrice voulait m’emmener. L’intrigue me semblait bien décousue et je restais perplexe face à la construction du récit. J’ai hésité plusieurs fois à poursuivre. Heureusement, j’ai persévéré. J’ai repris ma lecture au calme pendant un long week-end pluvieux. Et là, la magie a opéré. J’ai dévoré les 450 pages qui me restaient à lire. Je me suis complètement laissée happer par l’histoire créée par Estelle Faye.
J’ai adoré suivre les nombreux personnages, notamment Saint Étoile qui était pourtant celui qui me filait le plus d’urticaire. Je me suis attachée à chacun d’eux et l’attention que l’autrice leurs accorde m’a surprise. Peu d’auteurs se donnent autant de mal. Elle fournit à tous les personnages même les plus mineurs, une réelle consistance. Elle leur insuffle la vie, avec un passé un présent et un avenir. On découvre petit à petit les différentes connexions, parfois infimes, qui existent entre eux et les différentes pièces du puzzle se mettent en place. L’univers imaginé par l’autrice et l’atmosphère qu’elle transmet à chaque ligne permet aux lecteurs de se sentir totalement immergés dans l’intrigue. Son style est élégant, le vocabulaire riche. Au fil des pages, j’ai ressenti la tension monter jusqu’aux chapitres finaux qui m’ont laissé bouche bée ! Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de verser ma petite larme.
En conclusion, malgré un départ chaotique, Les Seigneurs de Bohen s’est révélé être un des meilleurs romans de fantasy que j’ai pu lire jusqu’à maintenant et est ma plus belle découverte de 2019. Je me suis profondément attachée aux personnages et j’ai suivi leurs aventures avec attention. Estelle Faye en multipliant les rebondissements et les révélations fracassantes m’a fait passer par tous les états. J’ai refermé la dernière page du roman un peu groggy et en ayant l’impression d’avoir vécu mille batailles aux côtés de Sorenz, Wren, Maeve et les autres. J’ai appris avec plaisir que je pourrais les retrouver dans la suite : Les révoltés du Bohen, déjà publié chez Critic
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