Le vieux Jolyon Forsyte ne met qu’une condition au mariage de sa petite-fille June avec l’architecte Bosinney : que le jeune homme se constitue d’abord une solide clientèle. June entreprend aussitôt le siège des membres de la famille. Etre le premier des Forsyte à posséder près de Londres une maison de campagne est un argument de prestige qui séduit son cousin Soames, lequel y voit aussi le moyen de réaliser un excellent placement. De plus, s’installer à Robin Hill soustraira sa femme Irène à des influences diverses qu’il juge néfastes. Irène ne l’aime pas, il le sait et s’en irrite. Dans cette nouvelle résidence qui promet d’être splendide, il espère que tout changera. Tout change, en effet, mais d’une façon que ni Soames ni June n’ont prévue. Ainsi commence vers 1880, dans Le Propriétaire, la saga des Forsyte – étude magistrale de la bourgeoisie anglaise -, le chef-d’œuvre de John Galsworthy.

Une critique brillante de la bourgeoisie anglaise !
Parfois, le hasard fait bien les choses et cette fois-ci, il m’a permis d’avoir entre les mains Le Propriétaire de John Galsworthy, premier tome de la trilogie La Dynastie de Forsyte. Je n’avais absolument jamais entendu parler de ce roman avant de le voir esseulé entre deux piles de J’ai lu « Aventures et Passion » à la librairie. Je l’ai remarqué, car la couverture dénotée franchement ! Après avoir lu le résumé, je me suis décidée à l’ acheter en me disant que ça me changerait de mes lectures habituelles et j’ai bien eu raison.
Avec Le Propriétaire, James Galswerthy nous plonge au cœur de la bourgeoisie londonienne à la fin du XIXe et il nous dépeint avec talent et finesse tous ses petits travers. Nous faisons donc la connaissance de la famille Forsyte, une famille nombreuse avec à sa tête Jolyon Forsyte le patriarche. De tous les Forsyte, je crois que c’est le seul qui a trouvé grâce à mes yeux. Avec l’âge, il ne se soucie plus des apparences et il n’hésite pas à prendre des décisions contraires à l’étiquette. Le reste de la famille vit complètement paralysée par la peur du regard des autres. Pour la plupart, ils sont mesquins et se gargarisent d’être supérieure. L’auteur nous les décrit avec tellement de détails que j’ai plusieurs fois eu l’impression d’être avec eux. Son écriture est fine et caustique et je n’ai pu m’empêcher de rire à la lecture de certaines descriptions. Ça fait du bien de lire des phrases parfaitement ciselées avec de très belles tournures et du vocabulaire riche…
En conclusion, Le propriétaire est un excellent premier tome. C’est une critique brillante de la belle société Londonienne. Je remercie l’Archipel d’avoir réédité en format poche ce classique de la littérature et de m’avoir fait découvrir la fabuleuse plume de John Galsworthy. Bien que publiée au début du XXe, cette saga n’a pas pris une ride grâce à l’écriture résolument moderne de l’auteur. Il aborde des sujets encore très actuels comme la place de la femme dans la société, le poids de l’étiquette…


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